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vendredi 20 juin 2014

Interview de Mike Oldfield pour hmv.com (17 mars 2014)



Nous avions déjà cité cet entretien (ici), il y a quelques semaines au sujet des futurs projets de Mike. Voici donc l'intégralité de cette interview réalisée à la suite de la sortie de MOTR, où MO parlait donc d'un possible préquel à Tubular Bells, mais aussi du travail réalisé pour sortir son 25ème album, en passant par son Angleterre natale, ses guitares et... Star Trek (!)
Lire l'interview en français (English version)


C’est votre premier album depuis 6 ans, pendant combien de temps avez-vous travaillé dessus ?

Environ trois ans, deux ou trois ans je pense, du début à fin.

Les sonorités sont très différentes de ce que vous nous avez habitué par le passé – il y a des paroles pour une fois ! Qu’est ce qui a causé ce changement de direction ?

Je pense que ça me semblait juste une bonne chose à faire. Je voulais faire quelque chose différent du dernier projet – qui n’était pas non plus ce que j’avais l’habitude de faire, c’était un album classique ! Mais je voulais essayer et faire quelque chose que je n’avais jamais fait avant. J’ai essayé de faire des ‘chansons’ à des degrés de succès différents, mais [ici] je voulais faire un album qui était plus comme la musique qu’il y avait lorsque j’ai commencé à la fin des années 60-début des années 70, quand on n’avait pas vraiment de catégories.

A cette époque, vous n’entendiez pas vraiment les gens dire ‘oh c’est du rock, ça c’est du folk, c’est du reggae’, vous savez, c’était avant que tout soit compartimenté. Tout n’était juste que de la musique pour nous. Il n’y avait pas de différence entre Bob Marley, Led Zeppelin, Bob Dylan, Bert Jansch ou John Renbourn. Il n’y avait pas de divisions, c’était tout nouveau, et je voulais que l’album se rapproche de ça.

Pas tellement de multipistes sur cet album, non plus, il y a plus de sons lives. Qui est sur l’album ?

Oui, eh bien j’ai travaillé avec Trevor Horn sur Tubular Bells II en 1991-92, et il y avait cette reprise de la section Piltdown Man dessus, c’était la seule partie de l’album où il y avait de la batterie, et le batteur que Trevor connaissait pour faire cela était John Robinson, qui est un des meilleurs batteurs à Los Angeles. Donc je me suis mis en contact avec lui quand Steven Lipson est devenu co-producteur et je lui ai demandé de former son groupe idéal pour aller en studio. Il a donc choisi Leland Sklar, Matt Rolling et tous ces gens, son groupe de rock idéal.

Où l’avez-vous enregistré ?

Les pistes de fond ont toutes été enregistrées à Los Angeles mais je suis resté ici à Nassau et, en gros, je l’ai coproduit à distance. J’écoutais les retours de son grâce à des caméras disposées dans différents endroits du studio, puis les voix ont été faites de la même manière à Londres au studio de Stephen, nous avions la même installation là-bas. Je n’aime plus vraiment voyager alors ça a été ma façon d’utiliser la technologie pour le produire à distance.

Il y a une reprise d’une chanson du chanteur de gospel et prêcheur William McDowell à la fin de l’album – c’est un choix assez inhabituel, pourquoi avez-vous décidé cela ?

Vous savez, j’ai entendu cette chanson par pur accident en fait, mais parfois, si j’aime une chanson, je veux y être impliqué et je décide alors d’en faire ma propre version. Elle ne devait pas apparaitre sur l’album au départ, nous étions resté sur 10 morceaux, mais Stephen aimait ce que j’en avais fait, j’ai changé quelques paroles pour qu’elle représente mieux la vie quotidienne, au lieu d’être une chanson de culte pour l’église. C’est donc devenu le morceau de clôture.

Vous avez dit une fois dans une interview quelque chose comme ‘Je ne suis pas vraiment un claviériste, je suis un guitariste’. Avez-vous une [guitare] favorite, ou une qui ait été plus utilisée que les autres sur l’album ?

Eh bien, j’ai reçu des guitares avec des micros Humbucker récemment. J’ai eu cette Telecaster à l’apparence très étrange. C’est loin d’être la plus jolie guitare du monde, mais, pour certaines raisons, quand je la branche sur mon rack à pédales d’effets, le son est exactement comme celui que j’avais avant, lorsque j’ai commencé. Durant les années 80, le son de mes guitares était un peu plus pur, comme des violons, mais là c’est plus crissant, je l’ai donc beaucoup utilisée !

Je comprends que vous vivez aux Bahamas maintenant et qu’il y a certains thèmes liés à la navigation et à la plage dans les titres des chansons et dans les paroles. L’agitation ne vous manque-t-elle pas ?

Je dois dire que c’était très sympa de revenir à Londres en 2012, surtout pendant cette période particulière des Jeux Olympiques. Mais c’était un peu un choc pour moi, cela faisait longtemps que je n’étais pas revenu. C’était aussi la première fois depuis des années que j’ai ressenti le froid ! Je ne suis pas fan de rester en taxi dans les bouchons, mais il existe ce service de ‘limo bike’ avec lequel j’ai pu circuler agréablement dans les rues, de l’hôtel au stade olympique en dix minutes chrono, c’était génial ! Et c’était agréable aussi de travailler en plein air, vous vous sentez plus relié à la ville de cette manière.

Mais je crois que je suis quelqu'un d'un peu sauvage, je peux m’assoir là, méditer et être seul avec le ciel et l’océan. Je suis très en contact avec l’Angleterre malgré tout, je lis les journaux anglais sur mon iPad, j’ai un peu l’impression d’être sur un avant-poste de l’Empire britannique ici, ils ont même la Reine sur leurs pièces de monnaie !

Avez-vous déjà une idée de ce que vous pourriez faire ensuite ? Pouvons-nous espérer d’autres chansons ?

Eh bien, je pensais peut-être à un prequel à Tubular Bells en fait. Des orgues électriques, des guitares, sans échantillonnage. Mais hier je me suis réveillé en pleine nuit avec autre chose de type rock en tête, donc nous verrons.

Enfin, sur un tout autre sujet, nous avons entendu parler que vous étiez un fan de l’univers Star Trek ? Que pensez-vous de la nouvelle adaptation cinématographique ?

Eh bien, je suis un fan de Star Trek mais je trouve que les films deviennent comme les autres films de science-fiction, ils semblent tous avoir des fins très violentes et ils semblent tous aller dans cette direction. J’aimerais les voir faire plus de ‘star trek’, au lieu d’essayer de faire du Batman ou quoique ce soit.

par James (pour hmv.com - 17/03/2014)

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