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mercredi 5 mars 2014

Mes impressions sur le 25ème album



Allez, je me lance ! Après plusieurs jours sur les oreilles je commence à me faire une idée plus précise de ce 'rock album'

Man On The Rocks
  
Parce qu'il faut le rappeler, Mike Oldfield nous avait promis du rock, et c'est bien le cas ! A croire qu'il voulait vraiment faire le grand écart après son passage réussi dans le monde du classique. Déjà en 2010, on avait appris qu'il avait commencé à travailler sur un futur nouvel album dont le nom de code était 'Telecaster'. Un nom qui présageait donc une musique axée autour de la mythique Fender qui, dès le début de sa carrière, l'a accompagné sur Tubular Bells

Reste-t-il aujourd'hui sur MOTR quelques notes rescapées de cet ancien travail commencé à l'époque lorsque Mike se disait vivre en semi-retraite avec sa femme, Fanny, et son fils sur l'île de Nassau ? Probablement, mais... En 2013, près de trois ans sans nouvelle de ce mystérieux album et une participation mémorable à la cérémonie d'ouverture des JO de Londres, Man on the Rocks était annoncé, et le divorce de Mike dans la foulée. Conséquence ? Nous voilà face à un album aux airs purificateurs. Un album plus personnel que jamais, aux textes influencés par ses récents tourments familiaux et sa nouvelle vie aux Bahamas, qu'il semble avoir complètement adoptés. Mike Oldfield nous offre ici une collection de 10 morceaux originaux (le 11ème titre, étant une reprise de I Give Myself Away de William McDowells), rocks, voire même pop-rocks, teintés çà et là de folk et d'une bonne dose de fraicheur.

En termes de musique je dirais qu'on se situe à la croisée des chemins entre la face B de Islands, les chansons de Crises, de Heaven's Open et Guitars. Les morceaux, tous entre 4 et 7 minutes, suivent donc un même format standard (couplet, refrain, couplet, refrain, pont, etc...) et sont sublimés par les solos électriques du maitre ! En effet, pour notre plus grand bonheur, la guitare oldfieldienne est bien mise à l'honneur, sa signature est reconnaissable entre toutes et les envolées sont du pur bonheur. Le solo de Dreaming In The Wind est simplement superbe, pour moi l'un des meilleurs de sa carrière sur une chanson. 

L'idée d'avoir ajouté les versions instrumentales apparait tout simplement géniale dans le sens où la richesse de la musique ressort beaucoup plus. Moonshine est peut-être un peu à part musicalement (peut-être aussi parce que son écriture a commencé il y a presque 30 ans), plus fourni en instruments, il propose un style irlandais et festif avec ses tambours, ses violons et ses flûtes bien de là-bas, on croirait presque que Mike s’est inspiré de la reprise de Moonlight Shadow par Nolwenn Leroy ! pardon je retire... ;-) 

La plupart des autres titres est plus épurée instrumentalement parlant (je n'ai pas dit moins dynamique !), et  offre de bons morceaux à écouter en musique de fond comme les ballades Man on the Rocks ou Following the Angels. Pour certains, le style est très proches de ce que l'on peut trouver sur Guitars - Nuclear et Chariots (aux airs de Outcast), avec leur bons gros riffs, en sont de parfaits exemples. Castaway est quant à elle une superbe montée en puissance, superposant les instrument progressivement pour atteindre son summum et ses deux minutes de solo électrique. Coup de chapeau Mr. Oldfield !

En termes de musique, la richesse et la maitrise est donc bien au rendez-vous. Les musiciens qui « entourent » Mike ne sont pas en reste, particulièrement la batterie (John Robinson), bien mise à l’honneur également sur les instrumentaux pour ses coups puissants et son rythme parfois effréné. 

En fin de compte ce sont les versions de Sailing et Minutes qui sont, pour moi, les moins intéressantes. Je ne sais pas… leur musique sonne trop « générique de série » de la côte ouest des États-Unis. Je préfère les chansons. 

C'est d'ailleurs l'occasion de revenir aux versions chantées qui sont quand même le principal de l’album ! Et là une mention spéciale s’impose ! Je parle bien sûr du (second!) rôle principal de cet opus en la personne de Luke Spiller, chanteur sur les 11 titres de l’album. Après s’être longtemps posé la question de la voix qui devait chanter ses textes (ayant même envisagé de s’y coller lui-même), Mike a donc finalement flashé sur le jeune chanteur glam du groupe anglais The Struts, jusque-là très peu connu. Un choix aussi risqué qu’inattendu ont dit certains. Au final, je trouve que le résultat est plus qu’à la hauteur ! Ce mec a du talent, c’est incontestable. Tourmenté, chaleureux, mélancolique, frénétique et décidément très Rock, il y a mis toutes ces tripes et semble habité par les textes qu’il chante. Sa signature vocale est en totale cohérence avec la musique que propose Mike. Les morceaux prennent alors un nouveau visage, encore plus accrocheurs, plus profonds et plus combatifs que les instrumentaux (logiquement, mais à mon avis il faut le souligner). 

Le 3ème CD de la Super Edition Deluxe nous dévoile les démos de Mike et quelques versions alternatives. C’est assez intéressant d’écouter chanter Mike sur ses morceaux, mais (même si les conditions ne sont pas les mêmes) il faut avouer que le choix de Luke Spiller en est que plus justifié..! Seule petite déception, l’absence des versions acoustiques (au moins pour Chariots et le morceau-titre) que l’on a vues circuler juste avant la sortie de l’album, je trouve qu'elles avaient vraiment leur place sur ce 3ème CD. Mais honnêtement, on est déjà bien gâté !

C'est donc un album de qualité que nous propose Mike Oldfield, qui nous prouve encore une fois qu'il en a encore dans le ventre et que ses talents de guitariste et de compositeur ne sont pas épuisés. Bravo !

Pour finir, voici un petit classement qui résume mon avis sur chaque morceau (sans ordre particulier) :

Highlights : Dreaming In The Wind (pour son rythme rafraichissant et son superbe solo), Moonshine (pour son atmosphère irlandaise), Man on the Rocks (pour sa structure et la performance de Luke), Castaway (pour sa montée en puissance et son solo de 2 minutes !)

Bon morceaux : Chariots (pour son énergie et ses riffs), Nuclear (pour sa profondeur et son rock)

Pas mal : Sailing (de la pop réussie et de bonnes guitares, mais trop rock FM à mon goût), Minutes (idem), Irene (rock et puissant mais sans trop d’originalité finalement)

Bémols : I Give Myself Away (pour son manque d’originalité) et Following the Angels (pour son aspect répétitif)

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