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mardi 6 juin 2023

CRITIQUE : Tubular Bells 50th Anniversary Edition (par Sid Smith, Prog #140)


MIKE OLDFIELD
Tubular Bells

Un classique révolutionnaire réédité à l'occasion de son jubilé d'or.


   Lorsque Kevin Ayers a chanté "It begins with a blessing/And it ends with a curse" [ça commence par une bénédiction/Et se termine en malédiction] sur Why Are We Sleeping alors que son groupe, The Whole World, jouait à Hyde Park à Londres en 1970, ses paroles pouvaient alors presque décrire l'avenir qui attendait son bassiste, alors âgé de 17 ans, après la composition et la sortie de Tubular Bells. Inspiré par les œuvres expérimentales de longue haleine de Keith Tippett et Terry Riley, Mike Oldfield a distillé de manière obsessionnelle ses influences avant-gardistes en une formule incroyablement accessible, dont la popularité et le cachet culturel auraient été impossibles à prédire, surtout par le compositeur lui-même. Lui apportant la sécurité financière, mais pas nécessairement le bonheur, les réverbérations de Tubular Bells tout au long de sa carrière ont été perçues par lui à la fois comme une bénédiction et comme une malédiction.

   Les nouveaux mixages Atmos et stéréo du producteur de Faultline, David Kosten, constituent sans aucun doute l'attraction principale de ce nouveau coffret [ces mix ne sont disponibles physiquement que sur l'édition Blu-ray, aujourd'hui épuisée...]. Bien que Prog n'ait pas reçu la version Atmos, la stéréo offre des panoramas impressionnants, surtout au casque. En apportant de la lumière et de l'espace entre des couches d'instruments pourtant densément empilées, de minuscules ajustements s'accumulent et émergent ainsi avec une ferveur surprenante, alors que la flûte s'illumine comme la rosée du matin et qu'à l'autre extrémité du spectre, les basses des cordes grondent avec une force inquiétante propre aux éléments. La deuxième partie, toujours plus fantaisiste, ajoute une touche de mordant à la section Piltdown Man, tandis que la longue coda, remplie d'orgues douloureux en fusion, contrasté par la lueur d'une guitare euphorique, brille d'une merveilleuse clarté, et ballait ainsi des décennies passé sous la poussière. 

   Disponible en plusieurs formats, le coffret du 50e anniversaire comprend également un sac de bric et de broc. Le terrible arrangement à la sauce swing [Swingular Bells] des Jeux olympiques de Londres de 2012, l'étonnant arrangement d'Oldfield du thème de The X-Files, et l'insipide Tubular Beat de York, sorte de version pour discothèque, sont autant de joyeusetés que seuls les Tubeheads les plus dévoués convoiteront. La démo de huit minutes de ce qui aurait été Tubular Bells IV si Oldfield n'avait pas décidé de mettre le projet en veilleuse est, elle, bien plus précieuse, car elle témoigne non seulement de son attrait et de sa fascination récurrents pour ce titre, mais aussi de son ADN musical agréablement malléable. 

   Oldfield venait d'avoir 20 ans en 1973 lorsque Tubular Bells a commencé à se vendre par millions dans le monde entier. Cinquante ans plus tard, il a annoncé qu'il prenait sa retraite. Au cours de sa vie professionnelle, bien que plusieurs de ses albums ultérieurs soient sans doute des compositions plus accomplies et plus ambitieuses, son premier album solo reste un héritage des plus remarquables et des plus durable. 


SID SMITH  

Prog #140, mai 2023 - traduit par Orabidooblog

Forum

7 commentaires:

Philippe a dit…

Le silence radio de la presse est sidérant pour cet énième opus tubulaire.
La fin de carrière de Mike Oldfield ne finit pas comme ses fabuleux climax.
Peut-être parce que la plupart des journalistes qui l'encensaient sont tous dorénavant à la retraite.
Le temps passe.

"Only Time Will Tell'

Anonyme a dit…

En France l'accueil pour return to ommadawn était déjà glacial.
Pourtant c'est un excellent album bien meilleur que les suites de tubular bells excepté le très fidèle de 2003.

Ladnewg a dit…

Cette édition spéciale 50 ans, c'est du foutage de gueule avéré

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord avec toi, hélas !

Anonyme a dit…

Je suis persuadé que même Mike en avait rien à foutre de cette édition, et que ça le faisait chier de faire ne serait-ce qu'une seule interview pour l'occasion.

Et dans dix ans, ils vont remettre ça. --- soupir ---

Anonyme a dit…

Merci beaucoup pour la traduction. Bin, on n'y apprend rien de nouveau. Je trouve quand même que ce 50 ème anniversaire passe complètement inaperçu. L'artiste lui-même ne s'est pas adressé à ses fans ni pour annoncer sa retraite ou un nouveau projet. C'est triste et décevant. Dommage.

Anonyme a dit…

The exorcist believer sort le 6 octobre cinquante ans après le tout premier film et pour une franchise de 3 opus
Nous serons bientôt fixés sur un Tubular bells 4
Ce serait l’unique occasion et pourrait expliquer le silence qui entoure cet album jusqu’à présent
Le cas contraire le Maître aura réellement pris sa retraite…