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Interview pour Classic Rock Magazine (avril 2014)




Vous vivez désormais aux Bahamas. Est-ce un choc culturel après le Royaume-Uni ?
Ca me rappelle le Royaume-Uni dans les années 50. C’est dans l’attitude des gens, assez vieux jeu, vraiment. J’aime les gens et bien entendu le temps est un énorme facteur. Quand je suis venu ici c’était comme si j’arrivais, et je n’ai jamais voulu repartir.


A quoi ressemblaient vos journées à l’école ?
Horrible ! J'étais impatient de partir. J’ai arrêté l’école deux jours avant mes 15 ans. Je crois que j’ai brulé mon uniforme. Je voulais juste faire ma vie dans la musique.


Est-ce que Tubular Bells a été une sorte de boulet pour vous ?
Non. Ca aurait pu si ça avait été des chansons pop débiles, mais c’était une merveilleuse chose. A l’époque, je ne pensais pas que c’était si spécial. J’ai toujours senti que mon véritable chef-d’œuvre était encore à venir. Je ne réalisais pas que mon plus gros succès serait la première chose que j’ai jamais faite.


Quel impact a eu la naissance du punk sur votre carrière ?
Quand le punk rock a démarré, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi Virgin Records voulait s'y mettre. Je comprends maintenant. Ils voyaient qu’ils ne pourraient pas revenir avec un nouvel artiste qui pourrait faire quelque chose aussi bien, voire mieux, que Tubular Bells, c’était le problème. Alors ils ont dû casser cette image dans l'intérêt de la crédibilité de la compagnie.
 

Quel est le secret pour rester 40 ans dans le monde de la musique ?
La musique pour moi est plus qu’un simple hobby ou un travail. Vous êtes tellement dans ce que vous faites et si obsédé, j’imagine, à en faire un succès. Vous avez aussi besoin d’un peu de chance. J’ai été chanceux d’avoir croisé Richard Branson et les gens qui ont démarré Virgin à l’époque.


Quelle est la plus grande idée reçue sur Mike Oldfield ?
Probablement que je ne suis pas timide, je ne suis juste pas super-sociable. Il y a aussi cette chose stupide comme quoi ma musique est de la New Age. Elle ne l’est pas.


Quelle est la plus grande leçon que vous ayez apprise durant votre carrière ?
Rester vrai avec soi-même et toujours garder pour objectif de faire l’œuvre parfaite.


Quel est le secret d’une vie bien remplie ?
Je suppose que ça commence jeune, travailler durement aussi longtemps que tu peux, alors tu gagnes assez d’argent pour te retirer dans un endroit magnifique. Avoir des enfants aussi. Ils sont le plus beau cadeau que l’on puisse laisser en tant qu’humains.


Croyez-vous en Dieu ?
Beaucoup, bien que je ne suive pas de religion particulière. Je crois en un suprême… quelque-chose. J’ai un mot spécial pour ça. J’ai le sentiment qu’il y un ‘big one out there’ [quelque chose de grand là-haut]. Si vous mettez ces initiales ensemble, ça donne BOOT. Donc je crois en BOOT [‘botte’ en français].


Quel a été le niveau le plus haut et le plus bas de votre carrière ?
Le summum a été les JO 2012. Marcher sur la scène à la cérémonie d’ouverture était indescriptible. Je ne ferais jamais mieux. Le premier point noir qui me vient à l’esprit est l’album Amarok, le manque de reconnaissance envers cette œuvre musicale. J’avais tant d’estime pour elle, autant que la maison de disque. L’unique raison pourquoi ils n’ont pas marché était parce que j’ai refusé de l’appelé Tubular Bells II. Si je l’avais fait ça aurait été probablement un gros succès, mais ce n’était pas Tubular Bells II. Je ne pouvais pas me trahir moi-même dans l’intérêt d’être commercial.


Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ?
Prend un avocat spécialisé dans la musique – et un bon ! Il y a tant de pièges quand vous commencez. Vous êtes jeune et naïf et tout le monde est sympa avec vous. En particulier si vous faite un succès. Vous devenez encerclé par des requins qui pensent qu’ils peuvent faire de l’argent sur vous et vous devez vous protéger vous-même. C’est affreux, vraiment. Vous ne pouvez plus avoir d’amis normaux quand vous réussissez. Beaucoup de gens n’y arrive pas. Ils s’enfoncent eux-mêmes et boivent et se droguent, ou se terrent.


Qu’est que vous aimeriez voir écrit sur votre pierre tombale ?
En fait, je l’ai déjà fait. C’est sur l’un de mes jeux de réalité-virtuelle, appelé Maestro. J’y ai mis une belle forêt avec ma tombe. Vous devrez y aller et télécharger le jeu sur mon site pour voir ce que ça dit.


Heavy load - heavy questions for heavy rockers - Classic Rock Magazine (April 2014)

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