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Return To Ommadawn (2017) par Mike Oldfield ; édité chez UMC/Virgin EMI ; date de sortie le 20 janvier 2017. Commander / Order
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Le troisième album de Mike Oldfield, Ommadawn de 1975, fût enregistré au lendemain de la mort de sa mère. Selon ses mots, il "communiquait peu avec son père", et il avait du mal à gérer le stress - qui se manifestait par des crises de panique - amené par l'énorme succès de son premier album Tubular Bells en 1973. Quarante ans après, son dernier travail Return To Ommadawn, a été réalisé dans les mêmes circonstances tumultueuses. Il se remettait à peine de l'apothéose de sa carrière en jouant à la Cérémonie d'Ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012, lorsque son père décéda. Puis, en 2015, son fils de 33 ans Dougal mourut soudainement. "Parfois la vie vous met à l'épreuve." a-t-il dit à l'auteur récemment [Classic Rock #232]. "Ces quatre dernières années ont été très difficiles." Fort heureusement, il a eu un endroit où mettre toutes ses émotions : sa musique. "En particulier dans la guitare", dit-il. "Ca vous donne une sorte de puissance. Sans cela, vous faites de la musique fade, qui ne tire pas sur la corde sensible." Voici venu le moment où nous enterrons enfin l'idée qu'Oldfield est un colporteur de musique d'ambiance new age, innoffensive et bonne pour faire la sieste. On classerait mieux cette musique comme "tranquilement intense". Oui, il y a de jolies cordes de guitares acoustiques pincées et un air serein de contemplation. Mais derrière la supposée tranquilité qui règne en surface, le musicien nous trompe bien, essayant de contrôler le tumulte qui fait rage à l'intérieur. ![]() La plupart des claviers ont été joués en utilisant leur version en "réalité virtuelle" - des modules - par souci de simplicité. C'est un exercice solo qui n'est pimenté d'aucun caméo comme avait pu l'être Ommadawn Premier-du-nom : Oldfield vit aujourd'hui isolé aux Bahamas et des artistes pareils à Paddy Moloney ou Bridget St John ne peuvent pas juste apparaitre comme ça, comme ils le pouvaient à Beacon dans le Herefordshire. Il y a des avantages et des inconvénients dans cette approche. D'un côté, Return To Ommadawn c'est Oldfield, le mégalomane prodige par excellence, il y a une régularité dans le son, et le fait qu'Oldfield ait virtuellement tout joué augmente le sentiment d'une agréable fresque musicale faite maison. D'un autre côté, l'original était plus idéaliste, avec plus de rebondissements et une plus grande variété de mélodies et de textures. Un examen plus attentif révèle des fragments ponctuels de mélodies issus du premier Ommadawn, quoique sous une forme différente : "J'ai pensé qu'il devait y avoir quelques petites choses de l'album original, alors j'ai pris des morceaux de chants, je les ai découpés, traités, inversés puis réédités tous ensemble, et progressivement, un après-midi, une nouvelle mélodie est apparue avec d'étranges sons mystiques", expliquait Oldfield. C'est vrai, par contre, qu'il existe une atmosphère générale : on ressent la revisite d'Ommadawn, et c'est le plus important. L'album est divisé en une Partie 1 et 2, chacune un peu plus longue que l'originale, et il y a un écho à On Horseback vers la fin de la dernière. Il y a de bonnes heures à passer à s'amuser à "comparer et différencier". Il y a par exemple un motif de guitare pincée qui est semblable aux deux albums autour des 2min 20s. Il y a des rythmes nettement tribaux, reflétant la tentative pionnière d'une world music sur la version 1.0. Return To Ommadawn est un bijou pour les fans du guitariste Oldfield, qui superpose ses propres pistes, allant d'effervescences acoustiques à des pistes électriques plaintives. Il n'est peut-être pas aussi varié que son aïeul, plus uniforme, mais il est émouvant, avec un potentiel pour servir une musique de cinéma. Il n'y a rien ici qui pourrait convenir à un film, disons, sur une fillette qui est possédée par le démon, mais les opportunités pour accompagner des scènes vibrantes sur la beauté de la nature sont infinies. Par contre, ne soyez pas duppés par la splendeur mélodique. Il y a du sang sur ces pistes.
Prog Magazine #73, Février 2017
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Si vous avez envie de flûtes irlandaises, de bodhrans, de harpes celtiques, de ukuleles et de glockenspiels, et que vous aimez l'idée d'un retour au folk progressif, alors réjouissez-vous ! Mike Oldfield est de retour, il a - pour les plus cyniques - réinvestit la scène de crime. Return To Ommadawn est la suite du gros succès de 1975, Ommadawn - le troisième album d'Oldfield - et il est lui aussi divisé en deux parties de 21 minutes chacune, qui traversent aussi bien des thèmes sentimentaux que des mélodies mielleuses, pinçant chacune de nos cordes sensibles disponibles. Les meilleurs passages rappellent le Local Hero de Mark Knopfler ; les pires appartiennent à une époque presque oubliée. Les rumeurs qui disent qu'Ommadawn est une anglicisation d'un mot irlandais pour "idiot" ont longtemps été réfutées par Oldfield, qui insiste pour dire que c'est juste un non-sens, mais ces deux mots sont trop sévères pour décrire quelque chose qui vient clairement du coeur. WW
Classic Pop #27, Février/Mars 2017
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