mercredi 29 avril 2020

NOUVEL ALBUM, RÉÉDITIONS : Où en sont les PROJETS de Mike Oldfield ?



Vous êtes nombreux à demander des infos concrètes sur l'actualité de Mike Oldfield, et surtout sur d'éventuelles annonces qui n'en finissent plus de se faire attendre depuis la sortie du dernier album Return To Ommadawn, il y a maintenant trois ans (!).

Car, en effet, depuis 2017 c'est le calme plat... Mike nous avait pourtant habitués ces dernières années à partager presque en direct les avancées de ses différents projets, allant même jusqu'à interroger l'avis de ses fans sur Facebook et annoncer des nouveautés alors même qu'elles n'étaient qu'au stade préliminaire. Nous sommes donc en 2020, et plusieurs de ces annonces paraissent aujourd'hui très lointaines, à tel point que l'on se demande si elles ont vraiment existé !


Nouvel album : Tubular Bells 4


À peine la promotion de Return To Ommadawn était-elle lancée que Mike Oldfield parlait déjà très concrètement d'un nouvel opus pour Tubular Bells, partant d'une idée de préquelle à finalement un épisode 4, mais toujours dans une envie d'authentique, avec des instruments "joués à la main". Des instruments qu'il avait d'ailleurs commencé à exposer sur les réseaux sociaux, laissant supposer que l'enregistrement était bel et bien sur la bonne voie.

En parallèle, le développement d'un univers graphique pour héberger et mettre en image les musiques de RTO et de ce nouvel opus avait été plusieurs fois évoqué, jusqu'à la parution d'une démo jouable sur Mac en janvier 2017. Tout cela s'est encore plus concrétisé lorsque Mike Oldfield a lui-même ouvert le site internet tubularbells4.com, officialisant ainsi sa sortie prochaine, avec en prime l'annonce d'un lecteur musical novateur et la publication d'un visuel parlant de lui-même.

Premier visuel de Tubular Bells 4 en 2017 (aujourd'hui dépublié)

Bref, la promotion du prochain album avait bien démarré, et Mike semblait même confiant pour une sortie courant 2017 ou 2018, quitte à le faire en deux volumes. (Plus d'infos)

Seulement voilà, après cette avalanche de nouvelles infos plus alléchantes les unes que les autres, tout s'est arrêté aussi simplement. Plus aucune allusion au projet [ni aucun autre] depuis plus de trois ans, le site dédié a été fermé, et Mike est devenu totalement mutique à ce sujet, allant jusqu'à filtrer les commentateurs sur son propre groupe Facebook...

Pourquoi est-ce devenu un sujet tabou ? Aucune explication. Un élément personnel ou extérieur est peut-être venu stopper le projet ou simplement sa communication qui, certes, semblait presque trop abondante alors que Return to Ommadawn sortait tout juste. Plusieurs rumeurs ont depuis émis l'hypothèse que l'album se préparait dans le plus grand secret, ce qui ne peut donc pas être vérifié avant l'annonce officielle d'une date de sortie. Or, le calendrier avancé par Mike Oldfield semble aujourd'hui bien dépassé.

Restons donc patients. Si ce nouvel opus doit sortir, il vaut mieux que ce ne soit pas fait dans la précipitation vu les ambitions. Depuis qu'il est chez Universal, Mike nous a habitués à un nouvel album tous les 3 à 6 ans donc on est encore dans les temps, et certainement pas au bout de nos surprises. Dans le cas contraire, ce ne serait pas la première fois qu'un projet musical reste définitivement dans les cartons...

Date de sortie : inconnue (initialement prévue pour 2017-2018)
Avancement : concept imaginé / acquisition de matériels pour l'enregistrement / première ébauche de visuel / développement de multimédia associé
Dernières nouvelles : fév. 2017


Rééditions du catalogue Virgin


Autre gros sujet : la suite et fin des rééditions du catalogue Virgin incluant Islands (1987), Earth Moving (1989), Amarok (1990), et Heaven's Open (1991).

Les quatre derniers albums Virgin bénéficieront-ils un jour du traitement "Deluxe" ?

 

Amarok

Là encore, Mike n'a jamais caché le fait que ces remasters, dont le plus attendu d'entre eux, étaient dans les tuyaux, confirmant plusieurs fois que la version 5.1 d'Amarok était bel et bien prévue, et qu'il était même très excité à l'idée de s'y atteler. Cependant, aucune année de sortie ni même d'info sur l'état d'avancement du projet n'a jamais circulé, laissant supposer que rien n'était encore très concret.

Date de sortie : inconnue
Avancement : remix 5.1 sur la liste des choses à faire
Dernières nouvelles : déc. 2016


Islands / Earth Moving

Toujours est-il que dans la logique des choses, les sorties de Islands et Earth Moving sont toujours censées précéder la réédition d'Amarok. En 2015, quelques mois avant la parution des remasters de Discovery et The Killing Fields, Mike Oldfield avait bien confirmé que les deux albums suivants étaient aussi prévus, et que dans le même principe que The 1984 Suite, une compilation de titres issus de la période 1987-1989 serait mise à l'honneur pour une sortie en... 2016 (plus d'infos). Cinq années plus tard, nous sommes toujours sans nouvelle, comme si le projet avait instantanément été remis dans les cartons pour une durée indéterminée.

Date de sortie : inconnue (initialement prévue pour 2016)
Avancement : réflexion sur une "Suite 1987-89"
Dernières nouvelles : juil. 2015


Heaven's Open

Pour ce qui est d'Heaven's Open, quinzième et dernier album de la liste, c'est encore plus flou étant donné que sa réédition n'a même jamais vraiment été évoquée par Mike. En 2013, alors qu'il revenait sur le fait qu'il n'avait jamais vraiment été satisfait de sa prestation vocale et que l'album n'avait franchement pas été un succès, MO avait juste émis l'idée qu'il ne remixerait sûrement que quelques morceaux. Il en avait d'ailleurs profité pour rappeler que son travail de remixage n'était pas du tout contractualisé (source), ce qui sous-entend que si cette phase de rééditions Virgin arrive bien au bout des quinze albums, il n'est pas du tout certain que Mike Oldfield soit complètement impliqué pour nous concocter des éditions Deluxe du même niveau que les précédentes...

Date de sortie : inconnue
Avancement : remix d'une partie de l'album sur la liste des choses à faire
Dernières nouvelles : juil. 2013


Fake news


Pour finir j'attire votre attention sur les différentes fake news et rumeurs infondées qui pullulent sur les réseaux sociaux et sur les sites d'actu people. Mike Oldfield n'est pas épargné par ce phénomène et je reçois parfois des messages pour me relayer ces informations. Il est donc toujours utile de rappeler que...

NON, AUCUNE date de sortie officielle d'un NOUVEL ALBUM n'a été annoncée.

NON, AUCUNE TOURNÉE, ou même concert, de l'artiste n'est prévue pour 2021 (ou toute autre année à venir), Mike a été plutôt catégorique là-dessus, ça ne l’intéresse plus aujourd'hui.


et NON, aux dernières nouvelles, MIKE OLDFIELD N'EST PAS DÉCÉDÉ !


Soyez sûr.e.s que si l'une de ces infos était un minimum fondée vous en seriez les premiers informés sur Orabidooblog ! ;-)

En attendant, nous avons toujours de quoi largement satisfaire nos oreilles en (re)découvrant des dizaines d'heures de musiques oldfieldiennes, ou non.

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vendredi 24 avril 2020

ON HORSEBACK : le titre repris pour la bonne cause par Fergal Bowers & Friends



En ces temps de crise sanitaire et d'entre-aide globale, l'univers musical de Mike Oldfield est lui aussi un moyen de contribuer à la lutte, grâce ici à une reprise inattendue du titre On Horseback par un collectif éphémère irlandais en soutien au Age Action Ireland et à la Croix Rouge pour les personnes vulnérables touchées pas le Covid-19.

Sous l'impulsion du journaliste irlandais Fergal Bowers et du producteur Gary Grant, ce morceau initialement enregistré en 1975 pour l'album Ommadawn est ici ré-imaginé par la conjugaison "à distance" de plusieurs chanteur.euses et musicien.ennes irlandais, confinés aux quatre coins du pays. Il en résulte une chanson folk aux sonorités toujours très irlandaises, mais c'est tout ce que l'on pouvait espérer pour un titre comme On Horseback !

Le single est dès aujourd'hui disponible en téléchargement sur les plateformes iTunes et Google Play (vous devez d'abord configurer votre compte pour l'Irlande..). Il vous sera simplement demandé une contribution de 1,29€ pour pouvoir télécharger le titre au profit du fond de charité.

Pour plus d'info sur l'initiative, rendez-vous sur leur page : covidaidireland.ie


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jeudi 23 avril 2020

INTERVIEW de Mike Oldfield : « Confessions d'un prodige » (Rock Style N°8 - Jan/Fév 95)

Allez, on ressort la boite à archives et partons cette fois pour le milieu des années 90 ! Il y a 25 ans, le magazine ROCK STYLE faisait la part belle à la musique progressive et à la carrière de grandes pointures du genre comme Pink Floyd, Marillion, ou Ange. A ce titre, Mike Oldfield faisait aussi partie des privilégiés, et il était plus que naturel de lui consacrer un numéro alors même qu'il venait de sortir son second album chez Warner : The Songs Of Distant Earth, qui deviendra l'un des albums les plus marquants de sa discographie.

Un album qui avait déjà reçu à l'époque de bonnes critiques et qui marquait le grand tournant de Mike Oldfield vers l'ère du numérique et de ses possibilités créatives infinies. La fascination de Mike pour les nouvelles technologies n'avait jamais été aussi présente dans son travail. Et on devinait déjà  les prémices de projets à venir comme le spectacle Art In Heaven pour l'an 2000, et les productions MusicVR. Des idées qui, aux dernières nouvelles, perdurent encore aujourd'hui (plus d'info). On retrouve donc un Mike Oldfield définitivement tourné vers l'avenir, quitte à égratigner légèrement une époque devenue révolue à ses yeux...

L'interview réalisée par Frédéric Delage, est ici suivie de la critique de l'album The Songs Of Distant Earth par Thierry Busson [rédacteur en chef du magazine], venant ainsi compléter l'actualité de Mike Oldfield sur ce numéro de 1995.

Bonne lecture !


MIKE OLDFIELD - Confessions d'un prodige


Depuis le premier « Tubular Bells », de l'eau a coulé sous les ponts et des notes sur sa guitare : entre le jeune surdoué de 1973 et le musicien accompli et visionnaire de 1994, une bonne quinzaine d'albums se sont succédés, chacun ou presque confirmant à leur manière le prodige perpétuel. Seulement, l'intéressé ne se soucie guère de revenir sur son propre passé : il lui préfère de loin les perspectives du futur. Et ce futur, visuel et musical, Mike Oldfield veut déjà le rattraper... 

(Par Frédéric Delage)

Rock Style n°8 - Jan/Fév 95

Un génie. Le mot, souvent galvaudé, peut être lâché à l’instant d’évoquer Mike Oldfield. Car combien d’artistes ont à ce point tous les dons, ceux de l’inspiration et de la technique, de la poésie et de la science ? A part la voix, Oldfield a tout. Multi-multi-instrumentiste (il joue une cinquantaine d’instruments sur « Amarok » par exemple), divin mélodiste, producteur irréprochable, ce fils maudit des médias mais adulé par des millions de fans a créé son propre univers musical, immédiatement reconnaissable (limpidité dans le doux comme dans le violent, son de guitare étincelant et unique...), aussi à l’aise dans le format chansons pop (« Moonlight shadow », « Family man », « To France »...) que dans ces sacrés instrumentaux de dix minutes ou d’une heure, mêlant savamment musique planante, rythmes tribaux africains, avant-garde électronique, rock, classique, flamenco, folk celtique, vocaux féminins ou robotiques... Le tout sans qu’il soit jamais question de collages ou d’artifices : le génie de Mike Oldfield, c’est d’abord cette faculté de faire du beau sans jamais sonner guimauve, de rendre sa simplicité à la virtuosité, de donner richesse et unité à chaque oeuvre, aux instrumentaux, tous typiques, tous différents, écoulant leurs passages comme un ruisseau subtil, comme des paysages de campagne, de forêts, de montagnes ou de lacs se succédant derrière la vitre d’un train.
Une chanson signée Mike Oldfield, c’est une nouvelle qui charme vite mais durablement. Ses instrumentaux sont des contes qui ménagent parfois leurs effets pour mieux délivrer les meilleurs instants de pure magie. Le calme y précède non la tempête mais l’envol, une certaine frustration volontaire annonce l’éclatement mélodique. Mike Oldfield, allez savoir, a peut-être inventé une sorte d’orgasme musical. Il avait dix-sept ans lorsqu’il composa « Tubular Bells », vingt lorsqu’il l’enregistra. A quarante-et-un printemps, le voilà maintenant à l’assaut d’une nouvelle dimension : celle du futur, des images, de l’interactivité... C’est avec une gentillesse toute simple, contrastant singulièrement avec la réputation de glaçon forgée à son propos par certains de nos confrères, qu’il a répondu à nos questions...

« The Songs Of Distant Earth » est ton premier album directement inspiré d’un livre (« Chants de la Terre lointaine » de Arthur C.Clarke, l’auteur de « 2001, l’Odyssée de l’espace », Ndr). Y-a-t-il pour toi une grande différence de méthode entre écrire un long morceau qui fait référence à une autre œuvre comme c’est donc le cas sur cet album ? 
Oui, la démarche n’est pas exactement la même. La plupart du temps, j’écris ma musique par petites touches comme un peintre qui crée des compositions, avec des idées qui ne sont pas forcément directement connectées entre elles, des choses étranges... Je peux passer d’un cantique à un morceau de rock et je n’ai pas à donner de raisons spéciales pour cela : pourquoi pas ? Avec « The Songs Of Distant Earth », j’ai dû emprunter un autre chemin, une autre façon d’écrire, plus proche de la réalisation d’une Bande Originale de film, de ce que j’avais pu faire pour « The Killing Fields » (« La Déchirure », Ndr). « The Songs Of Distant Earth » est une œuvre à propos du futur et j’ai donc dû imaginer ce que pourrait être la musique du futur.

Pourquoi avoir inclus un titre CD Rom sur l’album ? 
Sans doute parce que cela n’avait jamais été fait auparavant : l’idée m’a paru d’autant plus excitante. Je m’occupe en fait de plus en plus des images. Tu vois, en ce moment, je travaille avec un ordinateur graphique très sophistiqué, une sorte de machine futuriste qui crée des effets spéciaux pour les films. J’aime créer des images : cela va de paire avec la musique.

Après « Tubular Bells II », « The Songs Of Distant Earth » est ton deuxième album consécutif purement instrumental. En as-tu fini définitivement avec les chansons ? 

Si je trouve une bonne idée pour une chanson, pas de problème, je l’exploiterai. Mais j’avoue qu’actuellement, je suis un peu lassé des chansons. Je suis en train de travailler sur un album vidéo interactif. La musique y sera en majorité instrumentale, même si je n’exclue pas qu’il y ait quelques chansons. Il y aura en tout cas beaucoup d’images à explorer : des villes, des déserts, des bâtiments, on pourra aller dans l’espace ou revenir à des époques précédant notre existence. J’ai envie de créer une réalité différente, un univers virtuel qui soit un peu mon monde imaginaire.


Tu parlais de « The Killing Fields » : envisages-tu de réécrire un jour la musique d’un film ? 
Seulement si j’aime l’histoire, le réalisateur, les gens impliqués dans le projet, si l’atmosphère générale me plaît. Souvent les musiques de film ne ressortent pas vraiment : elles sont tellement discrètes que tu peux à peine t’en souvenir ! Et je crois que ma musique ne correspond pas à ça. Mais cela dit, si je trouve un bon projet et un réalisateur prêt à laisser assez d’espace à la musique pour qu’elle existe dans son film par elle-même, sans être juste une simple bande-son des images et du jeu des acteurs, alors je serai peut-être à nouveau tenté...

Tu as été en 1973 le premier artiste signé par Virgin. Tu es parti il y a deux ans chez Warner : penses-tu avoir désormais plus de liberté musicale qu’auparavant ? 
Non, ce n’est pas une question de liberté musicale mais de meilleure communication avec la Maison de disques. Warner est un peu comme une famille : mon manager, Clive Banks, est marié à Moira Bellas, la directrice de Warner en Grande-Bretagne. Bref, mon manager est le mari de la « boss » de ma Maison de disques, ce qui est très bon pour moi ! En plus, le patron de Moira, Rob Dickins, est un gars très ouvert qui comprend bien la musique et m’aide beaucoup sur mes albums. Il y a réellement une très bonne communication chez Warner, ce qui n’était pas le cas avec l’ancienne Maison de disques.

En 1990, tu as sorti un album extraordinaire avec « Amarok » : est-ce qu’il reste pour toi l’un des plus importants de ta discographie ? 
« Amarok » était une expérience totalement différente de ce que je fais actuellement. Je voulais me prouver que j’étais encore capable de faire de la musique sans ordinateurs : il n’y en a aucun sur l’album, tout est joué par mes mains. Je suis aussi très satisfait d’« Amarok » mais je ne peux pas le comparer avec « The Songs Of Distant Earth », c’est complètement différent.

Parmi tous tes albums, y- en-a-t-il aujourd’hui que tu préfères à d’autres ? 
Pour être honnête, je ne les écoute plus. J’ai en tête toujours la même vision : je suis un vieil homme de 90 ans assis dans un fauteuil et j’écoute tous les disques que j’ai pu faire durant ma vie. Mais pour l’instant, je n’aime pas écouter ce que j’ai fait dans le passé : je suis bien plus excité par ce que je veux faire dans le futur...

Donc, tu n’as pas d’albums favoris ? 
Non, je ne crois pas. Il faudrait que je m’assoie et que je réécoute tout. Mais je suis très occupé et cela prendrait trop de temps... J’ai déjà fait beaucoup de musique dans ma vie...

Pourquoi « Heaven’s Open » est-il ton seul album signé Michael Oldfield ? 
Parce que j’ai chanté dessus. Jusqu’alors, je n’étais qu’un musicien et je voulais cette fois marquer la différence, désigner autrement cette nouvelle personnalité en tant que chanteur. Mais je n’ai pas été satisfait de ma façon de chanter : j’aime utiliser ma voix comme un instrument en arrière-plan, mais plus du tout en tant que « lead vocal ».

Quelle sorte de musique écoutais-tu dans ta jeunesse ? 
Beaucoup de guitaristes, folk, blues, rock’n’roll, des gens comme John Renbourne. Des guitaristes espagnols aussi, flamenco. De la musique gitane...

Au fait, tu peux nous révéler le secret du son unique de ta guitare ? 
A-ah ! (rires). En fait, cela vient d’un style que j’ai découvert très jeune, un style de guitare folk qui provient aussi de ma manière de jouer : j’utilise mes ongles et je fais vibrer mes cordes comme peut le faire un violoniste, ce qui est complètement différent des autres guitaristes rock. J’ai deux guitares : une guitare Roland JP8, avec un son saturé, et une très vieille Fender Stratocaster, presque aussi vieille que moi, avec un son très propre, un son proche de celui de Mark Knopfler ou David Gilmour, et que je branche sur une console que j'ai volé à Virgin il y a très longtemps puisque c’est avec elle que j'ai enregistré « Tubular Bells » !

Tu sors un album presque tous les ans. Combien d’heures consacres-tu quotidiennement à la musique ? 
A peu près huit heures. Je commence vers dix heures du matin jusqu’à cinq, six heures du soir, huit ou neuf pendant l’été. Mais tu sais, pour moi, ce n’est pas un travail, c’est un loisir ! (rires). J’aime ce que je fais et du coup, ce sont les périodes de repos qui me semblent un travail très dur !

Tu as une réputation de musicien très solitaire. C’est une réputation justifiée ? 
Quand je travaille sur un album, il y a toujours  une période où j’ai besoin d’être seul. Ce n’est pas évident de demander à quelqu’un de s’asseoir dans le studio et d’attendre jusqu’à ce qu’une idée jaillisse en moi. Or, j’ai parfois besoin de m’asseoir pendant une ou deux heures et de faire le vide. Mais il y a aussi des périodes où j’ai besoin des autres, surtout dans un studio très moderne, avec énormément de technologie. Là, j'ai besoin de gens pour m’aider : sur « The Songs Of Distant Earth », j'ai demandé plusieurs fois que l'on vienne m'aider et plusieurs ingénieurs du son sont venus collaborer à différentes étapes.

Y-a-t-il des artistes avec qui tu aimerais collaborer ? 
Pas vraiment. Je ne crois pas être très doué pour travailler avec d'autres artistes.

Tu as pourtant déjà travaillé avec des gens comme Jon Anderson, Roger Chapman, Phil Collins, Pierre Moerlen...
Oui, mais pour être honnête, j’ai assez d'idées par moi-même pour l'instant...

Il y a quelques années, tu avais déclaré que l’idée de travailler avec Sting t'intéressait... Sting ?
C’est vrai que j’aime beaucoup son approche unique de la musique. La façon qu’il a de construire ses harmonies et ses mélodies est différente, pas basée sur les vieux schémas... Et j’aime ça. Mais je ne crois pas qu’il soit possible que nous produisions ensemble quelque chose d’intéressant. Pour l’instant, je suis heureux de travailler seul.


Quel conseil pourrais-tu donner à un jeune musicien ? 
Oh ! Voilà une question difficile ! (Il réfléchit un moment...) Le seul conseil que je peux donner, c’est de ne surtout pas se préoccuper d’un éventuel succès. Si la musique te plaît, alors aime-la. Aime ce que tu fais plus que tout autre chose et ta musique sera merveilleuse. Si tu le fais pour des raisons commerciales, cela ne durera pas très longtemps. Ce qui fait durer la musique, c’est ce qu’il y a de plus profond en nous, ce qui vient du cœur.

Justement, ne crois-tu pas que par rapport aux années 70, les critères commerciaux sont devenus aujourd’hui plus influents que la seule musique ? 
Oui, les gens qui ont eu du succès dans les années 70 en ont toujours car ils font toujours la même chose... et les gens aiment ça. Mais je crois qu’il y a encore plein de choses à faire avec cette sorte de musique. Les possibilités de coupler musique et images interactives ouvrent maintenant d’autres perspectives, une nouvelle dimension. Je pense que les artistes du futur s’intéresseront à des concepts qui contiennent plus de choses que juste la musique. En fait, je suis un peu lassé par le rock et la pop. Comme beaucoup de gens. C’est pour ça qu’ils continuent à écouter ce qu’ils aiment depuis des années : des gens comme Eric Clapton, Phil Collins, Peter Gabriel, qui font toujours de la très bonne musique. Mais il n’y a là rien de neuf.

Tu as écrit il y a quelques années « To France ». La France est-elle plus réceptive à ta musique que d’autres pays ? 
A une certaine époque, la France était sans doute le pays où mes disques se vendaient le mieux. J’adore le pays, je m’entends très bien avec les gens et j’ai toujours aimé travailler avec des Français. Le designer qui a réalisé les images du titre CD Rom de « The Songs Of Distant Earth » est un Français qui s’appelle Loïc. Un des ingénieurs du son aussi : Eric Cadieux, qui a travaillé avec Trevor Horn. En 1982, j’ai vécu pendant neuf mois près de Saint-Paul de Vence dans les Alpes Maritimes : j’aime beaucoup la façon de vivre des Français.

On a donc une chance de te revoir bientôt sur une scène française ?
(Rires) Tu sais, « The Songs Of Distant Earth » n’est pas un album vraiment facile à recréer en live. Il y a beaucoup de machines. Si je dois faire un spectacle, ce sera un mélange d’images, de choses théâtrales. Ce sera autant une expérience visuelle qu’un groupe jouant sur scène. Pour le moment, je n’ai pas de plan précis mais si quelqu’un en France me fait une offre, je viendrai sûrement...

Pour finir, que penses-tu de l’attitude d’une majeure partie de la presse musicale qui ne t’a jamais fait de cadeaux, malgré ou à cause de ton succès ? 
C’est ma différence qu’ils n’aiment pas. Je n’ai jamais suivi les modes, je n’ai jamais été influencé par les médias, par les articles, j’ai toujours suivi mon propre chemin. Le punk, par exemple, a été soutenu par les rock-critics et pourtant n’a jamais connu de vrai succès populaire. Moi, au bout de vingt ans, je continue à faire ma musique et, malgré les mauvaises critiques, elle rencontre toujours du succès. Les gens de la presse ne me contrôlent pas, ils n’ont aucun pouvoir sur moi : c’est pour ça qu’ils sont en colère et, par conséquent, ce n’est guère surprenant qu’ils ne m’aiment pas. Mais ça va : moi, je les aime ! Cela dit, c’est la première fois depuis longtemps que j’ai à nouveau de bonnes critiques. Peut-être que les choses changent...

A l’instant de le quitter, je n’ai pu m’empêcher de traduire à Mike le titre de notre couverture : « Confessions d'un prodige ». Le prodige est alors parti d'un grand éclat de rire. Oui, après tout, peut-être que les choses sont réellement en train de changer...


Frédéric Delage


CD Review

Mike OLDFIELD, L’Étoile du maître

The Songs Of Distant Earth (novembre 1994)

Un album instrumental disque du mois ? Et pourquoi pas ! Surtout quand l’auteur s’appelle Mike OLDFIELD, véritable génie incompris qui a nous délivré tout au long des deux dernières décennies une poignée d’œuvres fortes et complètement abouties. Il sacrifie donc à nouveau à son péché mignon : « The Songs Of Distant Earth » est, en effet, un nouvel opus instrumental traversé de quelques parties vocales rares mais intenses. Basé sur le livre du même nom signé Arthur C. CLARKE (l’auteur de « 2001 l’Odyssée de l'Espace », ), ce « Chants de la Terre Lointaine » risque fort de devenir un nouveau fleuron dans la carrière du discret guitariste britannique. C’est en effet fascinant de constater à quel point la musique colle avec l’ambiance du bouquin : cette histoire d’êtres humains obligés de quitter la Terre car le soleil est sur le point de mourir permet à OLDFIELD de nous offrir une odyssée musicale et onirique fabuleuse. Chaque son, chaque note, chaque silence frise la perfection. Avec un sens mélodique hallucinant, Mike OLDFIELD emporte l’auditeur dans ce qu’on pourrait appeler le premier disque de Science Fiction. « The Songs Of Distant Earth » s’avère être la bande son idéale pour vos rêves les plus cosmiques...
NB : Attention : le premier titre de « The Songs Of Distant Earth » est une plage CD Rom qui ne peut être vue et entendue que sur un Macintosh. Encore une innovation formidable !

***** [Himalayesque]
Thierry Busson

ROCK STYLE n°8 - Jan./Fév. 1995 (C) 1993-1998 Eclipse Editions.



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mardi 7 avril 2020

NOUVEAUTÉS 2019-2020 : un florilège d'albums LIVE (bootlegs)

En pleine période de confinement, quoi de mieux que de profiter de son temps confortablement installé.e.s devant sa platine à se repasser la première face d'Ommadawn, la fresque Crises ou les soixante minutes extraordinaires d'Amarok, tout en dégustant une Guinness bien onctueuse ? :)

Il est certain que ce début d'année aurait été le timing parfait pour découvrir la nouvelle cuvée du Maestro, surtout qu'un nouvel opus [a.k.a Tubular Bells IV] nous est annoncé depuis maintenant plus de trois ans ! Mais non, en témoigne l'activité d'Orabidooblog, nous n'avons aucune nouvelle à nous mettre sous la dent depuis la campagne promotionnelle de Return to Ommadawn. Le loup solitaire est bel et bien retourné se réfugier (enfin, toujours sous les palmiers!).

Mais cela était sans compter sur les multiples labels semi-obscurs-pseudo-officiels qui pullulent et rachètent [on imagine] les droits de morceaux jusque là restés inexploités en dehors de leurs seules diffusions d'époque, puis sur des CD-R pirates... La magie d'internet a permis ensuite que ces reliques réémergent en libre accès auprès de tous, via les plateformes de partage, Youtube et consorts... et souvent pour le plus grand bonheur des fans !

Dans cette catégorie on retrouve donc beaucoup de retranscriptions de concerts enregistrés pour les radios et les télévisions européennes des années 70 à 2000, date à laquelle Mike Oldfield a cessé de tourner. Ces dernières années avaient déjà été l'occasion de découvrir quelque-unes de ces éditions non-officielles et surtout très variables du point de vue de leur qualité et intérêt (Irish Bells, Live at the BBC, Carnegie Hall 1993, etc...). Cependant, l'offre n'avait jamais été aussi large que ces derniers mois, car les éditions sont nombreuses, sur différents formats, et surtout couvrent plusieurs périodes musicales de Mike.

Petit tour d'horizon de ces "nouveautés" pas toujours honorables...


LIVE THEN & NOW

Disque 1
1- In the Beginning (1:59)
2- Let There Be Light (4:53)
3- Supernova (3:26)
4- Crystal Clear (5:41)
5- Shadow on the Wall (4:39)
6- Ommadawn Part 1 ["short version"] (10:40)
7- Band Intro (1:08)
8- Cochise (5:30)
9- Embers (4:12)
10- Summit Day (5:09)
11- Muse (2:21)
Disque 2
1- The Source of Secrets (5:59)
2- The Watchful Eye (2:10)
3- Jewel in the Crown (3:50)
4- Outcast (3:50)
5- Serpent Dream (3:01)
6- The Inner Child (4:12)
7- Secrets (3:45)
8- Far Above the Clouds (7:03)
9- Moonlight Shadow (5:39)
10- Family Man (6:47)
11- Far Above the Clouds Encore (7:45)

Sorti en juillet 2019, ce double album anniversaire est la retranscription du concert au Spodek Hall de Katowice (Pologne) joué 20 ans plus tôt, le 25 juillet 1999 pendant la tournée Then & Now. Ce concert était déjà connu des puristes et apporte surtout un intérêt pour les amateurs de la musique électro-ambient de Mike Oldfield.
On y retrouve bien sûr les titres de l'album Tubular Bells III sorti un an plus tôt, avec en prime une revisite complète de Far Above the Clouds en guise de grand final ; mais aussi les versions live de certains morceaux plus inhabituels issus de The Songs of Distant Earth et Guitars. Sans oublier les incontournables tubes Moonlight Shadow, Shadow On the Wall, et même Family Man, interprétés - tant bien que mal - par l'énergique Pepsi Demacque.
Le concert avait été diffusé sur la radio polonaise dont est issue ce double CD, la qualité audio est bien au-dessus de la moyenne, mais assez inégales selon les prises de sons. Il faut dire que beaucoup de pistes numériques venaient se mêler aux instruments sur scène pour retranscrire les différentes atmosphères électroniques. D'ailleurs, c'est l'ambiance générale du concert qui est plutôt inégale, alternant les instrumentaux voluptueux, le rock à papa et les sessions de dance party, mais certains diront que c'est là toute la nature des disques de Mike ...d'autant plus à la fin des années 90 où il vivait à Ibiza !
Il y a en tout cas dans cet album live une sacrée dose d'énergie, Mike fait rugir sa PRS tigrée comme jamais, parfait pour dynamiser vos sessions de télétravail ;-)

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Live Then & Now (2019), édité par Sutra (2CD). Date de sortie le 26 juillet 2019. Commander / Order


BEST OF POLAND 1999

Face 1
1- Shadow On The Wall
2- Let There Be Light / Supernova
3- Ommadawn Part 1
Face 2
1- Moonlight Shadow
2- Family Man
3- The Innter Child / Secrets
4- Serpent Dream

Repris du même concert que sur l'album cité plus haut, les morceaux du live à Katowice figurant sur cette édition sont en fait une sélection casée sur un unique vinyle 33-tours de 48 minutes. On y retrouve donc en priorité les airs les plus connus et [surtout?] les plus vendeurs : Ommadawn, Moonlight Shadow, le thème de Tubular Bells III, etc... A priori, sans trop d'intérêt, à moins de vouloir en profiter sur vinyle plutôt que sur CD.
A noter que la pochette est différente, mais ne correspond malheureusement pas au contenu car le cliché utilisé date de 1984...

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Best of Poland 1999 (2020), édité par Cult Legends (Vinyle LP). Date de sortie le 3 avril 2020. Commander / Order


TUBULAR BELLS LIVE PREMIERE

Queen Elizabeth Hall, London June 25th 1973 BBC Radio 1 (Tubular Bells Premiere)
1- Tubular Bells, Part One (28:00)
2- Tubular Bells, Part Two (27:48)
BBC Studios, Shepherd's Bush, London, UK 30th November 1973 BBC-TV (UK TV "2nd House")
3- Tubular Bells, Part One (16:57)

Edité au Japon en décembre 2019, ce CD non-officiel est une compilation des deux premières sessions live de Tubular Bells par Mike Oldfield en 1973 : celle du 25 juin au Queen Elizabeth Hall de Londres, diffusée sur la BBC Radio 1 ; et celle du 30 novembre dans le studio de la BBC Shepherd's Bush (toujours Londres) pour le programme TV "2nd House".
Bien que la première performance ne soit jamais sortie autrement qu'en bootleg, la seconde a bénéficié plusieurs fois d'éditions officielles, notamment en 2009 sur le DVD bonus de Tubular Bells Deluxe, mais il ne s'agit ici que d'un extrait de 17 minutes (certainement pour pouvoir caser les trois pistes sur un seul CD).
La qualité audio est passable, la retranscription du Queen Elizabeth Hall a été dépourvue des commentaires de l'animateur radio, mais le son est resté tel quel (comprenez pas terrible).

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Tubular Bells Live Premiere (2019), édité par Alive The Live (CD). Date de sortie le 30 novembre 2019. Commander / Order


ADVENTURES IN HANNOVER

Disque 1
1- Welcome (0:43)
2- Taurus I (11:18)
3- Sheba (3:25)
4- Mirage (5:08)
5- Band Introduction (1:17)
6- Platinum Parts I-IV (15:17)
7- Tubular Bells Part II (6:41)
8- Sailor's Hornpipe (3:06)
9- Conflict (5:26)
Disque 2
1- Ommadawn Part I (20:55)
2- Tubular Bells Part I (17:33)
3- QE2/Portsmouth (7:46)
4- Punkadiddle (6:32)

Retranscription radiophonique du live au Eilenriedhalle de Hannovre (Allemagne) le 2 avril 1981, ce double album présente l'intégralité du concert de la tournée européenne Adventure Tour 81, au lendemain de celui donné à Essen - déjà présent sur l'édition Deluxe de QE2 sortie en 2012.
Pas grand chose à redire sur la qualité de l'enregistrement (hormis peut-être les chants de Maggie Reilly), et encore moins sur la performance : on a affaire à du bon vrai live !
A l'instar de ce qu'on peut voir sur le Live at Montreux, Mike Oldfield était très bien entouré et en grande forme malgré les dates qui s'enchainent depuis 79. Tous autour de lui se sont appropriés les morceaux de Platinum, QE2, Tubular Bells et Ommadawn, les réorchestrations - plus rock - sonnent toujours aussi bien. La batterie de Morris Pert et les percussions de Mike Frye sont omniprésentes, Tim Cross aux claviers est survolté, et les envolées de Mike, aussi bien à la Gibson SG qu'à la mandoline sont simplement jouissives ! Cette grande période de tournées européennes mérite vraiment que l'on s'y attarde.

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Adventures in Hannover (2019), édité par Unicorn (2CD). Date de sortie le 13 décembre 2019. Commander / Order


THE LOST TAPES

1- Platinium III-IV
2- Tubular Bells Part II
3- In High Places
4- Mount Teide
5- The Lake
6- Five Miles Out
7- Crystal Gazing
8- Tricks of the Light
9- Discovery
10- Saved By a Bell
11- Moonlight Shadow

The Lost Tapes, ou les bandes perdues en français... Car soyons clairs, cette édition plus que médiocre ne mérite pas que l'on s'y intéresse à moins d'être un complétiste absolu. L'album live reprend une sélection de morceaux issus du concert de San Sebastián (Espagne) donné le 23 août 1984 lors du Discovery Tour. Bien qu'une captation ait été faite pour être diffusée à l'époque à la télévision, on est en droit de douter que cette édition reprenne vraiment les bandes d'origine tant la qualité audio obtiendrait tout juste la mention passable.
Les coupures parfois très abruptes entre les morceaux sont laissées telles quelles, il y a des parasites, comme s'il s'agissait tout simplement de la copie audio d'une VHS retrouvée sur Youtube... Et que dire de la pochette ! Elle illustre parfaitement le sérieux mis dans la confection de ce CD puisqu'elle représente une photographie de Mike Oldfield prise à l'époque de Tubular Bells II en ...1992.
Bref, même si ce n'est pas la meilleure, la tournée Discovery Tour 84 mérite bien mieux que ce traitement. Ce n'était pourtant pas si difficile, rien qu'à écouter la retranscription du concert de Viareggio (Italie) on sait qu'il existe des enregistrements bien plus exploitables.

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The Lost Tapes (2020), édité par Laser Media (CD). Date de sortie le 6 mars 2020. Commander / Order


THE SPACE MOVIE ORIGINAL SOUNDTRACK

Disque 1
1- Hergest Ridge (fragments de la version orchestrale et originale) (19:44)
2- Ommadawn (fragments de la version originale) (28:48)

Disque 2
1- Tubular Bells (fragments de la version orchestrale et du mix Boxed) (27:09)
2- Incantations (fragments de la version originale) (27:14)

Est-ce qu'on parle bien de la même chose ? S'agit-il vraiment des musiques originales ayant servi au film cette fois ? La réponse est oui ...et non ! Ce double album est une sorte d'inédit car jamais une édition "commerciale" n'avait inclus de version live orchestrale d'Hergest Ridge, mais il ne s'agit là que d'extraits, édités initialement pour apparaître sur la bande originale du film de Tony Palmer en 1979. Un premier test pressing sur quatre faces avait été [en partie] fabriqué, mais le disque n'a finalement jamais vu le jour. On retrouve donc sur cette BO une sélection de morceaux issus de musiques figurant bien dans le film, à ceci prêt que ce ne sont pas forcément les mêmes mix qui ont été choisis.
En effet, bien que le film présente par exemple certains extraits alternatifs d'Incantations (issus entre autres des démos, comme la fameuse Spacevocation de la Partie 4), cette sélection ne reprend finalement que des extraits de l'album définitif, avec quelques bribes de discours issues du film parsemées ça et là. Pour ce qui est d'Hergest Ridge, le mix est un peu spécial puisqu'il compile des fragments de la version studio et de la version orchestrale pour en faire un seul et même morceau. Les coupes sont franches et les transitions d'une version à l'autre ne sont pas très propres... Comme si l'on était resté au stade de la maquette. Ne vous attendez donc pas à pouvoir profiter enfin d'une édition d'Orchestral Hergest Ridge digne de ce nom, ce ne sera pas encore pour cette fois... Les pistes d'Ommadawn et Tubular Bells sont du même genre : une succession d'extraits maladroitement collés entre eux avec des pistes sonores du film.
Niveau son, ce n'est pas mieux, puisque les enregistrements ne donnent pas vraiment l'impression d'avoir été nettoyés. Gonzo Multimedia comptait corriger le tir après leur premier essai en 2015, mais sans un véritable accès aux sources et une pointe de je-m'en-foutisme, ça ne pouvait être qu'une nouvelle déception.

Dans la lignée du coffret The Killing Fields, pour les fans hardcores du documentaire et de sa bande son, un coffret collector a même été édité avec une sélection de reproductions (photographies, cartes, poster, etc...) et un certificat d'authenticité signé par Tony Palmer lui-même. Le double CD y est inclus, ainsi que le DVD du film. Dommage que le prix soit si élevé par contre...


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The Space Movie Original Soundtrack (2019), édité par Gonzo Multimedia (2CD). Date de sortie le 1er novembre 2019. Commander / Order

The Space Movie Directors Box Set (2019), édité par Gonzo Multimedia (Coffret). Date de sortie le 20 septembre 2019. Commander / Order


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Pour finir, puisqu'il n'y a finalement rien mieux que la musique pour parler d'elle même, je vous propose une sélection parmi les concerts qui ont été cités dans cet article et disponibles librement sur les plateformes. Bien sûr il y en a encore plein d'autres et cela peut vite devenir un bon passe-temps, alors bonne écoute !

Live de Tubular Bells Part 1 aux studios de la BBC, le 30 novembre 1973


Concert European Adventure Tour à Hannovre (Allemagne), le 2 avril 1981


[Suite] Concert European Adventure Tour à Hannovre (Allemagne), le 2 avril 1981


Concert Discovery Tour 84 à Viareggio (Italie), le 8 septembre 1984


Concert Then & Now de Katowice (Pologne), le 25 juillet 1999


Concert European Adventure Tour à Essen (Allemagne), le 1er avril 1981 (pistes 13-21)


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